Tokyo et Séoul dédramatisent le tir de missile nord-coréen

Publié le par Louis Selapa

Source du dessin : John Deering, The Arkansas Democrat-Gazette, Arkansas, Etats-Unis d'Amérique

Le Japon et la Corée du Sud ont dédramatisé lundi le tir d'un missile nord-coréen à courte portée, se refusant à établir un lien avec le programme d'armes nucléaires du régime stalinien. Séoul a par ailleurs de nouveau démenti des informations sur l'imminence d'un essai nucléaire nord-coréen dans un contexte de montée de la tension entre Pyongyang et Washington, les Coréens du Nord refusant de revenir à la table de négociations sur leur programme atomique.

Le Japon, où l'information sur le tir du missile a été publiée en premier, s'est efforcé d'en minimiser l'impact, estimant que sa sécurité n'avait pas été menacée. "C'était comme un exercice militaire local normal", a affirmé le porte-parole du gouvernement Hiroyuki Hosoda.

"Le missile avait pour objectif les eaux bordant la Corée du Nord, ce n'est pas comme s'il avait eu une portée de plusieurs centaines de kilomètres", a-t-il ajouté. Tokyo a aussi souligné qu'il ne violait pas le moratoire sur les essais de missiles à longue portée décidé par la Corée du Nord à la suite d'un sommet entre Kim Jong-il et le premier ministre Junichiro Koizumi à Pyongyang en septembre 2002.

En Corée du sud, le vice-ministre des affaires étrangères Song Min-Soon a ajouté que le missile tiré en mer du Japon n'était pas capable d'emporter une tête nucléaire. "Le missile récemment lancé par la Corée du Nord est un missile à courte portée d'une portée de quelque 100 km et on est loin du type capable de véhiculer une arme nucléaire. Il n'y a pas à établir de relation avec le conflit sur le nucléaire", a-t-il dit.

Les Etats-Unis avaient aussi relativisé la portée de l'évènement dès dimanche. "Nous ne sommes pas surpris. Les Coréens du Nord ont déjà testé leurs missiles et ils ont connu des échecs", avait déclaré le secrétaire général de la Maison Blanche, Andrew Card.

Le tir a néanmoins provoqué un certain émoi. Il est survenu une semaine après que le directeur de l'Agence américaine du renseignement de Défense, le vice-amiral Lowell Jacoby, eut affirmé que la Corée du Nord avait la capacité d'équiper d'une tête nucléaire ses missiles pouvant atteindre les Etats-Unis. Ce n'est pas la première fois que la Corée du Nord lance des missiles à courte portée en mer du Japon, des tirs interprétés comme des avertissements politiques.

L'essai d'une fusée à longue portée en août 1998 au-dessus du Japon avait suscité de vives inquiétudes dans le monde sur les capacités militaires du régime. M. Song, le vice-ministre qui dirige la délégation sud-coréenne aux négociations multilatérales avec la Corée du nord, a également démenti les informations sur des préparatifs d'essai nucléaire. "Le gouvernement a surveillé de près (la Corée du nord) pour une possibilité théorique mais n'a pas détecté de signe en faveur de la probabilité d'un essai nucléaire", a-t-il dit. "Le gouvernement n'a jamais été informé par les Etats-Unis" de la possiblité d'un essai, a-t-il ajouté.

Des informations de presse ont rapporté que Pyongyang se préparait à un essai nucléaire souterrain et qu'elle pourrait y procèder dès juin. La Corée du nord a assuré en février possèder l'arme atomique mais ses affirmations n'ont jamais pu être vérifiées et un essai en apporterait la preuve. Pyongyang affirme qu'il s'agit d'une arme de dissuasion face à un risque d'attaque américaine.

Le tir de dimanche survient alors que les pourparlers à six (Chine, Etats-Unis, Japon, Russie et Corées) sur le programme nucléaire nord-coréen sont dans l'impasse et gelés depuis près d'un an.

Source : AFP

Publié dans Nouvelles de Corée

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